Le rêve d’une chocolatière

Geneviève Grandbois rêvait du Costa Rica depuis son adolescence, depuis son premier voyage dans ce pays à l’âge de 15 ans. Couchée sur le pont d’un bateau pour regarder les étoiles, elle a eu la sensation qu’elle reviendrait un jour au Costa Rica, mais pas pour y faire du tourisme, cette fois. À l’époque, bien sûr, Geneviève n’avait aucune idée qu’elle y achèterait une plantation de cacao.

Geneviève Grandbois avec une cabosse

Geneviève Grandbois est connue pour ses ganaches enrobées de chocolats fins, mais sa passion pour le chocolat va bien plus loin. Lors de notre rencontre à sa fabrique, elle m’a expliqué qu’elle est sans cesse à la recherche de nouveaux projets pour aller plus loin et repousser les limites de la matière. C’est ainsi qu’elle a eu l’idée de créer un chocolat alliant plaisir et bien-être. Ce chocolat devrait être de la plus grande qualité, bien sûr, mais également biologique et éthique afin d’avoir un impact positif sur l’environnement et les gens. De là lui est venue l’idée aventureuse d’acheter une plantation de cacao, au Costa Rica, bien sûr! Un projet ambitieux de 95 hectares à Puerto del sol (15 kilomètres au sud de Palmar Norte), sur une terre où tout était à faire… Elle a dû faire construire des routes et un rancho, en “supervisant” les travaux du Québec, puisqu’elle ne pouvait pas toujours être sur place. Geneviève a aussi été rattrapée par la réalité lorsqu’elle a constaté que les cacaoyers déjà présents sur sa plantation n’étaient pas en bon état, ce qui réduisait leur capacité de production. Geneviève ne s’est toutefois pas découragée : elle a planté de nouveaux arbres. Mais, comme les cacaoyers ne commencent à produire des fruits qu’en moyenne trois ou quatre ans après leur mise en terre, la patience était de mise.

Cabosse sur un arbre

Depuis qu’elle a acheté sa plantation, Geneviève a obtenu quelques récoltes, provenant des plus vieux arbres. La plupart ont été vendues au Costa Rica même. Ce n’est que l’an passé qu’elle a pu rapporter trois kilos de fèves à Montréal. Si la quantité était insuffisante pour faire du chocolat avec ces fèves, elle a eu l’idée de les intégrer à des tablettes sous forme de garniture de grué. De son propre aveu, Geneviève n’est pas une “fille de la jungle”, mais c’est quand même elle qui se rend dans sa plantation pour les étapes cruciales que sont la récolte des cabosses, la fermentation des fèves et leur séchage. Et, par chance, lorsqu’elle n’est pas sur place, Geneviève peut compter sur son bon ami Angel, un Costaricain qui prend soin de sa plantation.

Geneviève et Angel

Geneviève Grandbois travaille actuellement avec le Docteur Wilbert Phillips du Centro Agronómico Tropical de Investigación y Enseñanza ( CATIE , en espagnol) afin de déterminer quelles variétés de cacaoyers seraient les plus adaptées au terroir de sa plantation. En attendant, elle espère obtenir une récolte plus substantielle de cacao cet automne. Peut-être goûterons-nous au cours de l’hiver prochain un chocolat pur Costa Rica? Photos courtoisie de Geneviève Grandbois.

2 réflexions au sujet de « Le rêve d’une chocolatière »

  1. 3 kilos c’est assez pour faire du chocolat! J’ai souvent fait des production de seulement 1kg, et Madre peut faire une barre avec seulement 1 cabosse.

    • Tout à fait d’accord! Geneviève aimerait toutefois avoir une plus grande production pour fournir ses trois boutiques.

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